Axes de recherche privilégiés
1.Le premier axe concerne l’histoire des savoirs et des savoir-faire qualifiés de « populaires », principalement à l’époque moderne.
Dans le souci de contribuer à l’introduction de l’histoire des sciences et des techniques au sein de l’ENS de Lyon, ce premier axe a un objectif principal. Il ne s’agit pas tant de revenir sur le processus de séparation entre culture « savante » et culture « populaire » que de s’interroger sur une simultanéité. C’est à l’époque, en effet, où la catégorie de « populaire » est inventée par certains milieux savants que ces derniers tentent de s’approprier des savoirs artisanaux, botaniques, agronomiques ou médicaux issus du « peuple ». L’hypothèse de cet axe serait que la caractérisation d’un savoir comme « populaire » est une condition de sa possible conquête. Il serait intéressant de mener, dans cette optique, une comparaison avec la conquête de certains savoirs non-européens dans les colonies.
2.Le deuxième axe concerne les rapports entre plusieurs catégories liées au « populaire » : folk, ethnique, traditionnel, etc.
Le regain d’intérêt pour l’ethnomusicologie ou l’ethnobotanique repose en effet la question du folklorisme et invite, là encore, à se demander pourquoi et, surtout, par qui, des chansons, des danses, des histoires, des idées, sont qualifiées de « populaires », de « traditionnelles », etc. Cet axe de recherche pourrait donner lieu à des partenariats avec les départements de musique, de cinéma et de théâtre de l’école, ainsi qu’avec l’association ENScène ou des associations extérieures à l’ENS telles que le Centre des musiques traditionnelles Rhône-Alpes.
3.Enfin, un troisième axe consistera en une étude à la fois générique et sociologique d’un certain nombre d’objets culturels qualifiés de « populaires ».
Il s’agira de déceler les « ficelles » qui font le succès de certaines productions mais aussi d’étudier la circulation des formes et des thèmes (littéraires, picturaux, musicaux, etc) au sein de la culture dite « populaire », ainsi qu’entre culture dite « classique » et culture dite « populaire », dans le souci de ne pas figer ces productions et de ne pas les séparer de leur réception. En se concentrant notamment sur la littérature, la musique, la BD et les séries TV du XIXe siècle et du XXe siècle, on tentera d’effectuer le dépassement évoqué plus haut. Ce troisième axe sera développé, notamment, par le séminaire interne au laboratoire.